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Les lactoremplaceurs : mieux que le lait de vache pour les veaux?

Communications, Agriculture
Date de parution : 16 juillet 2024

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Les lactoremplaceurs : mieux que le lait de vache pour les veaux?

Après 30 ans dans le monde des lactoremplaceurs et de l’alimentation des veaux, je ne compte plus le nombre de fois où je me suis fait dire qu’il n’y a rien de mieux que le lait de vache pour les veaux. « La nature sait bien faire les choses et ce n’est pas pour rien que la vache produit ce dont le veau a besoin! », entend-on souvent. Pourtant, le lait de vache a considérablement évolué en 100 ans. Le pourcentage de gras a augmenté de 18 % alors que le pourcentage de solides n’a augmenté que de 2 %. En réalité, un lait entier typique avec 4,3 % de gras et 12,8 % de solides représente un équivalent de 32,5 % de taux de matières grasses en comparaison à un lactoremplaceur. Texte d’André Roy, agr., M. Sc., expert productions spécialisées et génisses de remplacement chez Sollio Agriculture

Mais pourquoi offrir des lactoremplaceurs avec seulement 16-19 % de gras? La qualité des matières grasses et la technologie pour les rendre digestibles étaient moins que parfaites entre les années 1980 et 1990. Ce n’est plus le cas aujourd’hui où l’on peut typiquement observer une digestibilité d’au moins 94, voir même 96 % des matières grasses des lactoremplaceurs de qualité. Par ailleurs, plusieurs essais ont permis de constater qu’un lactoremplaceur contenant moins de gras permettait d’obtenir non seulement un gain de poids appréciable, mais qu’en plus, ce gain de poids contribuait au développement squelettique et musculaire de la génisse plutôt qu’au dépôt de gras.

Selon la source du lait de vache offert aux veaux (s’il contient ou non la deuxième ou troisième traite, le lait non vendable ou le lait vendable), la qualité nutritionnelle ainsi que l’aspect sanitaire varieront considérablement. Il est toujours recommandé de pasteuriser le lait de vache quel que soit le type de lait récolté afin de réduire la transmission de pathogènes comme la paratuberculose et plusieurs autres bactéries causant des diarrhées. Si le lait contient du lait de transition ou du lait non vendable, il faut en plus mesurer le pourcentage de solides avec un réfractomètre et l’ajuster au besoin pour offrir un aliment constant aux veaux.

Bien que cela puisse paraître surprenant, le lait de vache est pauvre en fer et en certains minéraux, ainsi qu’en vitamines qui sont altérées par le processus de pasteurisation.

« Mes veaux sont plus beaux au lait qu’au lactoremplaceur », m’a-t-on souvent dit. L’explication? Comme mentionné plus haut, le lait entier donne de belles génisses plus grasses et pardonne un peu plus que le lactoremplaceur. Comme ce ne sont pas toujours les mêmes personnes qui préparent le lactoremplaceur, et surtout si elles suivent plus ou moins bien les recommandations du fabricant, la préparation de lait peut varier d’une fois à une autre.

« J’fais quoi avec mon lait vendable en surplus de quota alors? », peut-on se demander. Mélangez votre lait avec XLR Solution! Le concept éprouvé est de maintenir la teneur en protéines, de réduire le taux de matières grasses en plus d’apporter les minéraux et vitamines afin que les taux soient équivalents à ceux rencontrés dans un lactoremplaceur. Le produit permet d’ajouter des additifs santé qui vont aider à contrer l’adhérence des pathogènes au lumen intestinal.

Idéalement, afin de réduire considérablement l’énergie en fournissant moins de matières grasses, il faut utiliser un mélange composé aux deux tiers de lait entier et au tiers de XLR Solution. Il faut donc préparer une portion de XLR Solution et l’ajouter à
deux portions de lait entier. De cette façon, la teneur en matières grasses passe de 32 à 21 % tout en maintenant 24 à 26 % de protéines (équivalent au lactoremplaceur). Ce ratio permet d’amener une quantité idéale d’additifs santé tout en encourageant les veaux à consommer plus d’aliments solides afin de mieux les préparer au sevrage. Il devient donc plus facile d’obtenir une consommation totale de 20 à 30 kg d’aliments solides au moment du sevrage, ce qui améliore la transition vers une digestion au rumen. Il est aussi possible d’utiliser ce complément à raison de 75 % de lait entier et de 25 % de XLR Solution, ce qui permet de réduire la matière grasse à 24 %.

Ces avantages ne sont observables que par l’utilisation d’un produit comme le XLR Solution qui contient 26 % de protéines et seulement un pour cent de gras. Une récente publication américaine1 d’avril 2024 a démontré une plus faible consommation d’aliments solides au sevrage à 42 jours lorsqu’un lactoremplaceur (22/17) était offert en complément à cinq litres de lait entier par jour. Dans notre contexte canadien où les veaux reçoivent au moins huit litres de lait, et s’il s’agit de lait entier en plus, il devient encore plus important de réduire l’énergie offerte aux veaux. Ce qui compte finalement, c’est d’obtenir une génisse grande et forte qui traverse la période de sevrage sans réduction de son gain de poids pendant cette importante transition. Parlez-en à votre expert-conseil.

Source : Fouladi et al., « Effects of milk replacer powder
added to pasteurized whole milk over different durations
on dairy calves fed ground starter diet with alfalfa hay »,
Journal of Dairy Science.
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